Le refrain sur les fibres ne semble plus s’arrêter. Nous savons tous que nous sommes supposés manger plus de fibres et nous focaliser sur les céréales complètes, les fruits frais et les légumes. Mais lorsque nous devons choisir entre des pétales de blés insipides et de savoureuses tartines de pain de mie beurrées au petit déjeuner, il est facile de faire la sourde oreille.
Mais ces fibres ne sont pas pour vous. Elles sont utiles aux nombreuses bactéries de notre tube digestif, et celui de nos enfants, petits enfants, arrière-petits-enfants, d’après une récente étude. Les résultats suggèrent que lorsque nous transmettons nos gènes à nos enfants, nous transmettons également une flore intestinale typique de nos choix diététiques précédents. Les nutritionnistes recommandent environ 25 grammes de fibres par jour, alors que la plupart d’entre nous arrive à peine à une quinzaine de grammes.
Si vous ne vous sentez pas honteux, vous n’avez qu’à comparer votre diète à celui des Hazda, chasseurs-cueilleurs de Tanzanie. Les tubercules qu’ils consomment sont si fibreux qu’ils les mâchent un moment puis les recrachent. Il est difficile d’évaluer la quantité de fibres ingérées, mais cela tourne autour de 100 à 150 grammes par jour. Cette grande quantité de fibre se reflète dans leurs tubes digestifs, qui abrite une flore intestinale bien plus diversifié que la nôtre.
Dans le tube digestif humain, les bactéries ont besoin d’hydrates de carbone spécifiques, produits par la fermentation. Une diminution des fibres dans l’alimentation entraine une perte de la diversité bactérienne car certaines d’entre elles en a un besoin vital, mais les conséquences à long terme et sur les générations futures n’étaient pas évidentes. C’est pourquoi une équipe de chercheurs à mener une série d’expériences sur des souris. Les conclusions sont surprenantes: une chute en cascade de la diversité microbienne intestinale des souris soumises à un régime pauvre en fibres, sur plusieurs générations. Et même après une augmentation de la quantité de fibres, la diversité originale n’a pas été retrouvée.
Tout le monde sait que l’on transmet ses gènes à ses enfants, maintenant nous savons que le microbiote est lui aussi transmit. D’autres études restent à mener afin de mieux comprendre les résultats et les possibles effets sur l’homme: sensation de faim, poids, comportement. Dans tous les cas pour notre santé, les fibres restent parmi nos meilleurs alliés.