Pendant des milliers d’années, l’homme a développé différentes techniques de fertilisation, afin de transformer les terres pauvres en terres fertiles. Les recherches archéologiques nous ont déjà livré quelques secrets. En Afrique de l’ouest, les chercheurs ont procédé à des analyses de sol et sont convaincu d’avoir découvert les ingrédients nécessaires à la composition d’un engrais naturel. Avec cette terre noire, aussi appelé terra preta en portugais, il serait possible de prévenir les conséquences à venir du changement climatique. Au Liberia et au Ghana, les agriculteurs utilisent cette technique depuis plus de 700 ans: un mélange de cendres, d’os, de restes de charbon de bois et de déchets végétaux comme la paille de riz et les feuilles de palmier. La terre qui en résulte est incroyablement plus productive: dans le village de Wenwuta au Liberia, les agriculteurs récoltent sur 3 hectares de terra prêta plus d’un quart de leurs besoins alimentaires. Les trois quarts restants proviennent d’une surface beaucoup plus étendue de 50 hectares.
Des milliers d’années après sa création, il est si réputé au Brésil qu’il est récolté et vendu comme terreau à poter. Sa profondeur peut aller jusqu’à 2 mètres. Les sols de terra preta sont très populaires auprès des locaux, qui les utilisent pour des cultures à haut rendement économique telles que la papaye et la mangue. La terra preta est très fertile, ce qui est une anomalie par rapport aux sols peu productifs de la forêt amazonienne. Bien que les sols amazoniens exigent normalement des périodes de jachère entre 8 et 10 ans, six mois de repos peuvent suffire avec la terra preta au sol pour récupérer. Dans au moins un cas, on sait qu’un sol de ce type a été en culture continue depuis plus de 40 ans sans apport externe d’engrais. La redécouverte de la terra preta passe par celle des ouvrages en terre de la région, et de la civilisation qui les a élaborés. De nombreuses études au Brésil, Thaïlande, Japon et bien d’autres, ont montré des accroissements de productivité des récoltes de l’ordre de 20 – 50 %, associés à des accroissements de biomasse totale allant jusqu’à 280 %. D’après les scientifiques, la fertilité associée à la terra preta pourrait justifier la promotion de ce mode d’agriculture.
Les résultats d’analyses portant sur 150 points géographiques du Liberia et 27 du Ghana révèlent que cette sorte d’humus contient 200 à 300 % de carbone en plus qu’un sol ordinaire. Imiter les méthodes anciennes pourrait nous permettre de changer les conditions de vie de milliers de gens frappés par la famine. Afin de déterminer quand cette méthode à commencé en Afrique de l’ouest, les chercheurs ont procédé à une datation au carbone 14: la majeure partie des restes de charbon de bois à plus de 700 ans. Des échantillons provenant d’Amérique du sud dateraient de plus de 5000 ans. En raison de la conquête des continents, ce savoir aurait largement disparu. Les agronomes espèrent qu’avec l’aide de la recette Africaine la technique puisse être réintroduite, car force est de constater que nos méthodes actuelles sont totalement obsolètes.
Merci pour cette belle recette. J’ai adoré vous lire.
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