Découvert en 1991 dans un glacier des Dolomites italiennes à Hauslabjoch, Otzi est un représentant de l’espèce Homo sapiens. La momie a été retrouvé à 3213 mètres d’altitude… Pris sous la neige immédiatement après sa mort, il a « bénéficié » d’un processus de momification naturelle. C’est actuellement la momie la plus ancienne connue : plusieurs laboratoires ont confirmé sa datation à 5300 ans. Sa Découverte a soulevé bon nombre de questions au fil du temps comme son origine génétique, son alimentation, son mode de vie et son état de santé au jour de son décès. Certaines questions ont trouvé des réponses depuis, notamment grâce à la technologie, mais d’autres restent enveloppées de mystères.
Une étude des dents et des os d’Otzi, publiée dans la revue « La Recherche » en janvier 2004, a permis de mesurer les quantités d’éléments chimiques présents, comme le strontium, le plomb, l’oxygène, le carbone… Cet assemblages d’éléments, et leurs proportions ont permis de déterminer la région natale de la momie. Nous savons donc maintenant qu’Otzi est né dans la région de l’Eisack en Italie, au sud-est du lieu de son décès. Un éclat de flèche retrouvé dans son épaule, près du poumon gauche, laisse penser que l’Homme de Similaun est décédé de façon brutale. Le projectile avait sans doute sectionné une artère et entraîné une infection bactérienne. Par ailleurs la main d’Otzi présentait des blessures et son poignet une fracture. Une rixe ou un combat pourraient donc être à l’origine de son décès. En juillet 2007, des équipes de chercheurs suisses et italiennes ont démontré que l’artère sous-clavière avait été sectionnée et avait provoqué une très importantes hémorragie.
La découverte de cette momie nous apprend beaucoup sur l’habillement, les outils, l’alimentation des hommes du néolithique. De par le mode conservation, c’est la première fois que nous pouvons réellement analyser les matières et techniques utilisées à cette époque. Pour traverser les Alpes de l’Otzal, Otzi avait prévu un habillement chaud : sous vêtement et jambières, justaucorps et grand manteau, bonnet et chaussures. Otzi utilisait des sacs en écorce de bouleau, un arc en if, un carquois avec une douzaine de flèches avec pointes en silex, une lame de hache en cuivre. Nous savons aussi qu’Otzi avait mangé, dans les huit heures précédant sa mort, un repas constitué de céréales et de viandes. Le corps d’Otzi présente une soixantaine de tatouages sous forme de croix et de traits.
De quelles espèces animales proviennent les vêtements et les accessoires du plus célèbre homme des glaces Otzi? C’est la question que se sont posé les chercheurs qui ont procédé à des analyses génétiques sur des échantillons de peaux que revêtait la momie. L’origine de ces peaux nous donne l’opportunité d’en savoir plus sur l’usage des espèces domestiques et sauvages durant la période du néolithique. Une analyse approfondie a donc été entreprise sur ses vêtements qui sont composés de matières végétales et animales. L’ADN mitochondrial provenant de 9 échantillons montre que les cuirs proviennent de 5 animaux différents dont 3 espèces domestiques et 2 espèces sauvages. Des jambières en cuir de chèvre, un pagne en cuir de mouton, un carquois à base de peau de chevreuil, des lacets en peau de boeuf, un chapeau en fourrure d’ours brun et une grosse veste composée de cuir de chèvre et de mouton qui ont été rapiécé ensemble. La conclusion à en tirer est que bien que la domestication de certaines espèces était un avantage pour subsister, la chasse n’en était pas moins utile et pratiquée.