Pratiquée dès les années 1990 par des chirurgiens américains qui opéraient à distance les soldats blessés restés sur le champ de guerre, la chirurgie dite « robot-assistée » est apparue en France il y a 7 ans. La précision, c’est le point fort du robot Da vinci. C’est un outil précieux pour les hystérectomies ou les retraits de la prostate pour des questions d’anatomie. Le robot comporte plusieurs bras implantés dans le corps du patient au moment de l’opération. Les bras sont creux et permettent de coulisser au travers les instruments nécessaires comme des pinces ou des scalpels. L’un des tentacules porte une caméra pour voir l’intérieur du ventre du patient, dont l’abdomen est gonflé avec un gaz pour améliorer l’espace de travail. À quelques mètres du patient, le chirurgien manipule le robot avec ses mains et ses pieds et regarde par un binoculaire, et perçoit donc une vision en 3 D.
Dès sa mise sur le marché en 2000, le robot Da vinci, dont le coût unitaire avoisine les 2 millions d’euros, a connu un engouement mondial et appartient à la compagnie Intuitive Surgical qui en détient le brevet. La plus grande diffusion est aux USA qui compte 2185 robots. Les grandes capitales du reste du monde commencent à suivre la tendance. En Europe il n’y a que 516 appareils en fonction. En 2010 le premier by-pass gastrique suisse a été réalisé avec ce robot. Certains chirurgiens parlent même d’un avant et d’un après Da vinci. Ce robot semble être une success story qui a rapporté des milliards à Intuitive Surgical. Mais dans toute belle histoire, il apparaît des failles. Aux USA, on recense 3000 plaintes. Des micro-fissures ont été constatées sur les outils du robot, et qui libèrent de l’énergie électrique dans le corps du patient. Mais qui recense les incidents? Aux USA, c’est la FDA qui collecte ces informations. En 10 ans, 217 morts seraient survenues lors d’opérations réalisées par ce robot. Ce nombre ne serait en fait que la partie émergée de l’iceberg. L’augmentation d’incidents a finalement conduit à une chute des actions de la compagnie à Wall Street. La dissimulation semble être de mise. Un bon ou un mauvais chirurgien peut aussi faire la différence.