Nous connaissons tous des plantes dons les feuilles sont vertes. Mais des bleues? C’est exactement le cas d’une espèce de bégonia qui pousse en altitude dans les forêts tropicales du sud-est asiatique et principalement en Malaisie. Cette plante possède de larges feuilles d’un bleu iridescent très inhabituel. Une équipe de chercheurs britannique s’est penché sur la question de cette particularité peut-être unique. Ils ont découvert que cette plante a évolué de façon à tirer le maximum d’énergie à partir d’une quantité limité de lumière dans la pénombre de la forêt. C’est comme si cette plante utilisait la mécanique quantique pour survivre.
La photosynthèse est un processus qui convertit la lumière du soleil en énergie chimique. Celle-ci est stockée sous forme de sucres ou de glucides dans les végétaux. Ces hydrates de carbone sont une nourriture pour tous les organismes vivants. Mais comment les plantes produisent des hydrates de carbone? Les chloroplastes sont les centrales d’énergie des plantes. Des capsules cellulaires qui contiennent toute la machinerie nécessaire pour la photosynthèse. Et dans ces capsules, on trouve des structures appelées thylakoïdes. Les thylakoïdes ressemblent à de petites tours et c’est la lumière qui entre dans ces tours qui est transformée en énergie chimique. En règle générale, seule la longueur verte est réfléchie, et c’est elle que l’on observe habituellement.
Ces bégonias d’un genre étrange poussent sur le sol pauvre de la forêt malaisienne. Ce sont des plantes d’intérieur très populaire pour leur résistance à la pénombre. Cette propriété leur vient des conditions difficiles de survie dans les forêts aux feuillages denses. Ainsi, cette espèce a évolué de façon à tirer le maximum d’énergie de la faible luminosité dans leur environnement. Les scientifiques ont étudié leurs chloroplastes atypiques, nommé iridioplastes, au microscope électronique. Si vous regardez à l’intérieur de n’importe quel chloroplaste, vous trouverez des structures de tour, mais qui sont placées de manière aléatoire à la manière des immeubles dans une ville. Mais les thylakoïdes à l’intérieur de la begonia pavonina possèdent une structure très régulière. On pourrait les considérer à une ville qui serait parfaite dans ses moindres détails… Ils furent surpris de découvrir que cette structure réfléchit la longueur d’onde bleue, ce qui donne cette couleur aux feuilles.
La découverte principale a été que ces structures cellulaires sont capables de ralentir la lumière lorsqu’elle traverse les chloroplastes de la plante. Et c’est possible grâce à l’agencement précis des thylakoïdes qui agissent comme un cristal dense. Tandis que la lumière est ralentie, la plante augmente ses chances d’absorber la lumière. De plus, les chercheurs ont observé que le Bégonia possède aussi des chloroplastes standard. Cela suggère que ces chloroplastes spécialisés sont des générateurs de secours. La plante utilise les chloroplastes normaux quand il y a assez de lumière, mais elle peut basculer sur ses groupes électrogènes quand la lumière devient très faible. En clair, les iridioplastes sont bien plus que d’ordinaires chloroplastes. Les chercheurs sont loin d’avoir découvert tous les trucs et astuces dons se servent les espèces végétales pour survivre.